Groupe Leblanc Syndic - Payer ses dettes avec les REER

Retirer ses REER pour payer ses dettes

Par Pierre Leblanc, CPA, CIRP, SAI -

Groupe Leblanc Syndic - Payer ses dettes avec les REER
Vous êtes accablés de tous les côtés par vos dettes ? Votre conscience et votre subconscient ne vous permettent plus d’avoir un petit moment de calme dans votre vie ? Naturellement, en cogitant, vous allez songer à couper dans votre épargne-retraite. Mais est-ce une bonne idée de retirer ses REER afin de payer ses dettes ?

Vous aurez tous les éléments de réponses dans cet article.

Qu’est-ce que le REER ?

Le REER ou régime enregistré d’épargne-retraite reste un système d’épargne qui vous permet de mettre sur pied un lit de sécurité financière pour vos vieux jours. Or, personne n’ignore l’importance de disposer d’un fonds d’épargne lorsque vous serez à la retraite et même avant d’ailleurs.

Ce qu’il y a de génial avec le REER est le fait qu’il permette à celui qui y souscrit de déduire de ses revenus imposables la somme de sa cotisation et de renvoyer à plus tard le paiement de l’impôt.

Et vous n’êtes pas au bout de vos surprises.

En outre, ce mode d’épargne vous permet de faire fructifier les intérêts accumulés à l’abri de l’impôt. C’est uniquement à partir du retrait de vos fonds REER que l’impôt s’impose.

Qui peut contribuer au REER ?

Tout individu âgé de 71 ans ou moins et qui dispose d’un revenu obtenu au Canada est en droit de souscrire à un régime enregistré d’épargne-retraite. Parmi les revenus éligibles, on retrouve ceux provenant d’un emploi, de la location d’une propriété immobilière, d’une entreprise et d’une pension alimentaire imposable.

Par conséquent, lorsque vous atteigniez 71 ans, c’est la période durant laquelle, retirer ses REER devient une obligation.

Pas de panique ! Vous ne vous retrouverez pas avec des sacs remplis de liquidités que vous transporteriez constamment.

En réalité, si telle est votre situation, vous pouvez transférer l’épargne accumulée dans un Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR). Et c’est ce dernier qui s’occupera de vous verser votre pension annuelle.

Quasiment toutes les catégories de placement financier sont compatibles avec le programme REER. Par exemple, vous pourriez investir dans des fonds communs de placement, des certificats de placement garanti, des obligations ou des actions…

Échéances et montants des REER

Vous avez la liberté de verser vos cotisations à un REER durant toute l’année avec une prolongation de 60 jours sur l’année qui suit.

Pour ce qui est du montant, vous êtes libres de verser à votre REER un montant n’excédant pas 18 % de vos revenus.

Par ailleurs, il est important que vous sachiez que la marge de cotisation inexploitée se cumule au fil du temps. De ce fait, si vous voulez verser dans votre REER plus d’argent qu’autorisé, vous pourriez utiliser ces droits de cotisations accumulées.

Retirer ses REER pour se désendetter, est-ce une bonne chose ?

La dette est le chemin qui mène vers la faillite et c’est une situation délicate dans laquelle vous n’aimeriez pas vous retrouver. À ce propos, les spécialistes de la finance suggèrent, parmi leurs conseils pour éviter la pauvreté, de s’éloigner autant que possible de l’endettement. À moins que ce ne soit une bonne dette qui vous servira à investir et à multiplier vos revenus. Mais pour cela, encore faudrait-il savoir distinguer les bonnes des mauvaises dettes.

Il n’y a rien de plus stressant que d’être criblés de dettes à tel point que chaque paiement devienne pénible et que chaque dollar vaille de l’or. Naturellement, comme des millions d’autres Québécois, quand on est dans cette condition, la tentation de retirer ses REER pour se désendetter grandit. D’autant plus que selon le site officiel du gouvernement du Canada, 77 % des Canadiens considèrent le remboursement de leurs dettes comme l’un des objectifs financiers des plus importants.

Mais est-ce vraiment une bonne alternative ?

Avant de retirer ses REER pour payer une dette, il est primordial d’abord de prendre en considération les 5 grands points suivants qui vous éclaireront plus sur cette méthode.

L’institution financière retiendra une portion du montant de votre REER à la source

Il est certes avantageux de cotiser à un REER, toutefois retirer ses REER coûte de l’argent. De plus, ce montant sera prélevé automatiquement par l’institution financière. Les coûts de ces prélèvements sont les suivants :

  • 21 % à la source pour un retrait de moins de 5 000 $ ;
  • 26 % à la source pour un retrait compris entre 5 000 $ et 15 000 $ ;
  • 31 % à la source pour un retrait supérieur à 15 000 $.

Par exemple, imaginons qu’il vous faut 5 000 $ pour rembourser la dette de votre carte. Oui, cette fameuse carte qui cause tant de soucis à des millions de Québécois qui ignorent souvent les fautes à éviter avec une carte de crédit.

En fait, vous devrez retirer 6 750 $ de vos REER afin de pouvoir disposer des 5 000 $.

Et ce n’est pas encore fini, il y a pire.

Vous devrez également payer l’impôt qui n’a pas été ajouté aux 6 750 $. En fait, retirer ses REER, c’est comme ajouter un autre revenu imposable.

Il se peut que vous ayez à payer des indemnités de sorties

Il est fort probable que vous soyez amenés à payer des frais lorsque vous déciderez de sortir d’un fonds d’investissement. En effet, de nombreux fonds d’investissement possèdent des coûts de liquidation.

Ainsi donc, ces frais représentent un pourcentage à régler afin de sortir d’un fonds avant un certain nombre d’années. Vous l’aurez compris, au fil des années, ce pourcentage va en diminuant.

Retirer ses REER d’un fonds de placement n’est pas une tâche aisée. Prenez donc la peine de bien connaître les clauses de sortie avant d’adhérer à une société d’investissement.

Retirer ses REER, c’est augmenter le montant de votre revenu imposable

Lorsque vous retirez des sommes de votre REER, Revenu Canada et Revenu Québec y voient une autre source de revenus pour vous. D’ailleurs, votre facture fiscale pourrait être plus pimentée notamment si la somme retirée vous place dans une tranche d’imposition plus élevée.

Par exemple, supposons que votre rémunération annuelle de base soit de 42 000 $. Vous effectuez un retrait de 5 000 $ de vos REER. Votre revenu imposable passe donc à 47 000 $.

Et là, tel un coup de massue, ce retrait vous fera passer d’un taux marginal d’imposition de 31 % à 37 %. En somme, ce prélèvement de 5 000 $ engendrera approximativement 1 700 $ d’impôts supplémentaires.

Retirer ses REER, c’est faire une croix sur une retraite confortable pour rembourser vos dettes

Le principal objectif que vous avez en souscrivant à un REER est de mettre sur pied une caisse de retraite.

À moins que vous ne soyez immortels, vous ne pourrez pas travailler durant toute votre existence. Et le jour viendra où ce sera au tour de votre fonds de retraite de vous permettre de disposer d’argent suffisant pour couvrir vos besoins.

Or, depuis un certain nombre d’années, les employeurs ont tendance à ne pas accorder de fonds de pension à leurs employés. D’où le fait que les REER soient devenus des nécessités vitales pour des millions de retraités québécois.

Pas besoin d’avoir un doctorat en finances pour comprendre.

Retirer ses REER aujourd’hui, ce n’est que repousser le problème à demain. Or, demain, vous serez dans vos vieux jours et il ne vous sera plus possible de travailler pour subvenir à vos besoins. Aussi, plus vos revenus sont faibles, plus il est difficile de trouver des solutions financières telles que la consolidation de dettes.

En cas de faillite, vos REER sont intouchables

Certes, vous n’êtes peut-être pas au point de devoir déclarer faillite, toujours est-il qu’il est rassurant de savoir que vos cotisations REER resteraient intactes si une telle situation se présentait.

Sauf exception, vos contributions durant les 12 mois précédant la faillite ne bénéficient pas de cette immunité. Sous certaines conditions, le syndic pourrait alors devoir saisir lesdites contributions afin de les distribuer à vos créanciers.

Ainsi, en cas de situation financière chaotique qui va en se dégradant, vous pouvez faire appel à la loi sur la faillite et l’insolvabilité qui a pour seul objectif de protéger vos fonds de retraite.

Quand est-ce le bon moment pour retirer ses REER avant la retraite ?

Bien que le retrait de ses REER avant la retraite soit une mauvaise idée, il est possible selon certaines situations de faire des dérogations.

Par exemple :

  • Pour le REEP (Régime d’encouragement à l’éducation permanente) : ce programme gouvernemental vous permet de toucher jusqu’à 10 000 $ par année, sans tout de même dépasser la limite de 20 000 $ sur une durée de quatre ans ;
  • Pour le RAP-ER : le régime d’accession à la propriété (RAP) autorise un individu qui, au cours des cinq dernières années, n’a pas eu la chance d’être propriétaire à retirer de ses REER jusqu’à 25 000 $ non imposables. Néanmoins, gardez à l’esprit que vous devez replacer la somme retirée de vos REER dans les 15 années qui suivent ;
  • Afin de stabiliser temporairement ses revenus : que vous soyez en congé prolongé, au chômage, en crise financière, vous pouvez effectuer des prélèvements sur vos REER. Ces retraits qui compenseront le manque de revenus auront un taux d’imposition extrêmement bas.

Quelles sont les autres options pour régler vos dettes ?

Si retirer ses REER pour payer sa dette est une solution que vous envisagez, ou même si vous l’avez mise en œuvre, HALTE !

Faites une pause d’abord pour prendre un peu de recul afin que vous puissiez évaluer la situation et choisir la meilleure option. Et c’est ce que nous faisons le mieux : analyser votre situation de fond en comble et vous proposer le meilleur choix.

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